LE CONTRÔLE ET LE REMPLACEMENT D’UNE BOUGIE D’ALLUMAGE

Les électrodes de la bougie sont à l’origine de la combustion. Sans une bonne étincelle, votre moteur « ne tourne pas rond » voire pas du tout. Une fois démontée, son contrôle visuel vous indiquera l’état de santé de votre moteur, tandis que son remplacement vous permettra de retrouver les meilleures performances possibles.
Cette pièce qui tient dans la main subit en réalité de très grosses contraintes. Vissée sur la culasse et culminant le cylindre, la bougie reçoit des décharges de l’ordre de 30 000 volts, subit des pressions de 60 kg/cm2 par le piston et des températures allant jusque 1 000 °C lors de l’explosion. Des tortures répétées à chaque cycle, c’est-à-dire des dizaines de fois par seconde lorsque le moteur est à haut régime. Malgré les progrès réalisés en termes de longévité, les bougies ne sont pas encore éternelles. Elles ont besoin d’être contrôlées et remplacées.

FONCTION

Rappelons l’importance de la bougie dans le fonctionnement d’un moteur thermique. Située sur la culasse, la bougie est reliée par un antiparasite qui lui transmet une décharge lorsque le piston arrive en haut du cylindre. À ce moment-là, la bougie transforme l’électricité en étincelle grâce à ses deux électrodes. Le mélange air/essence s’enflamme, repoussant le piston grâce à l’explosion. Et ainsi de suite…
La bougie est donc l’élément déclencheur de la combustion. Ainsi, une mauvaise combustion vous apporte un mauvais rendement tout en abîmant le moteur. Dans le pire des cas, une bougie défaillante produit l’étincelle de façon aléatoire et donne un comportement imprévisible à la moto (« trou » dans l’accélération). Il est donc nécessaire de contrôler son état voire de la changer. Pour connaître l’entretien périodique, il suffit de se renseigner dans le manuel. En général, le changement des bougies a lieu à 10 000 km pour les monocylindres refroidis par air et 20 000 km pour les multicylindres à refroidissement liquide.

UN SEUL CHOIX

Parmi les bougies moto proposées, il existe différents modèles :

  • Deux longueurs différentes (culot long ou court).
  • Deux diamètres (12 ou 19 mm).
  • Des indices thermiques différents que l’on appelle plus communément bougie chaude ou froide. Plus l’indice inscrit sur la bougie est faible et plus la bougie est chaude.

De ce fait, la bougie chaude facilitera le démarrage à froid, mais mettra du temps à évacuer la chaleur. Elle est prévue pour des régimes moteurs modérés.
En revanche, la bougie froide évacue rapidement la chaleur. Elle est destinée pour un usage sportif et les régimes moteurs élevés.
Seuls les pilotes évoluant en compétition rechercheront le meilleur choix. Mais pour vous garantir une fiabilité sans faille, mieux vaut suivre les indications du constructeur et procéder à un échange standard.
ATTENTION : En installant une bougie trop chaude par rapport au moteur, il peut y avoir des risques d’auto-allumage. À l’inverse, une bougie trop froide ne va pas bien monter en température. Les résidus de la combustion ne seront alors pas brûlés et la bougie va s’encrasser.

Contrôle et remplacement d’une bougie moto

Difficulté

Temps

 30 min

Outils

Pièces

  • Clé à bougie
  • En fonction de votre moto :
    • Tournevis, Cliquet, clés BTR,…

 Avant de commencer :

Commencez par enlever le réservoir et la boite à air (l’accès à la bougie nécessite le dépôt du radiateur sur certains bicylindres en V). N’hésitez pas à prendre une photo des branchements pour replacer les fils à l’identique.

Étape 1 :

Nettoyez le dessus de la culasse et tout ce qui entoure le puits de bougie.Si vous disposez d’un compresseur, un coup de soufflette dans le puits assurera une parfaite propreté. On évitera ainsi d’introduire de la saleté dans le cylindre lors du démontage de la bougie.

Étape 2 :

Débranchez si possible le connecteur de la bobine pour donner une plus grande liberté de mouvement. Retirez-la de la bougie.

Étape 3 :

Introduisez ensuite une clé à bougie pour débloquer puis extraire la bougie.
À l’aide d’un jeu de cale, on va maintenant mesurer l’écart entre les deux électrodes, qui se situe généralement entre 0,70 et 0,90 mm.
Cet écartement est précisé sur la boîte d’emballage.
Vérifiez également l’état de la porcelaine.
Une fêlure occasionne un défaut d’étanchéité se caractérisant par un allumage anarchique voire inexistant.
L’aspect du bec d’isolant qui entoure l’électrode centrale indique l’état de santé du moteur (attention, ne faites pas ce contrôle après avoir laissé tourner le moteur au ralenti !
Cela fausserait toutes les indications qui suivent, mieux vaut effectuer ce contrôle à l’issue d’un roulage en ayant coupé le moteur dès votre arrêt.
Le dépôt est :

  • Noir et sec : le mélange est trop riche en essence.
  • Blanc et sec : le mélange est trop pauvre.
  • Noir et gras : sur les moteurs 2T, le mélange comporte trop d’huile. Il faut réduire le pourcentage.

Cela devient plus alarmant sur les moteurs 4T. Il y a une présence anormale d’huile et donc une fuite soit des segments soit d’une des soupapes.
Le dépôt est :

  • Marron clair : la combustion du mélange air/essence est bon. Le moteur est en bonne santé.

Si le bec d’isolant n’a pas cette teinte marron, le moteur a sûrement besoin d’un réglage de la carburation ou d’un réglage de cartographie.

Étape 4 :

Vérifiez si le caoutchouc de l’antiparasite est en bon état et si la porcelaine de la bougie est propre. La moindre fuite occasionne de cette partie un allumage défectueux.

Étape 5 :

Pour faciliter le montage, graissez très légèrement le filetage de la bougie avec de l’huile moteur ou de la graisse haute température à base de graphite. La graisse va fondre avec la chaleur tandis que le graphite va rester fixé. Il assurera un démontage futur plus facile.

Étape 6 :

A l’aide d’une durite, revissez à la main la bougie jusqu’au bout. Si vous sentez un blocage dès le premier tour, c’est que la bougie est mal positionnée et se visse de travers. Dévissez-la puis replacez-la avant de revisser. Partez toujours du principe que si vous forcez ce n’est pas bon.

Étape 7 :

Avec une clé, finissez de serrer au couple indiqué sur l’emballage. Replacez l’antiparasite sur la tête de la bougie. Réitérez l’opération sur les autres cylindres. Si vous n’avez pas de clé dynamométrique abstenez-vous d’utiliser la force pour serrer une bougie. Les conséquences peuvent être catastrophiques !
Il est conseillé de mettre une goutte d’huile moteur pour faciliter le serrage.
Enfoncez une durite sur la tête de la bougie pour l’introduire dans le puit.
Enfoncez une durite sur la tête de la bougie pour l’introduire dans le puit.